Psy-Cause a été fondée en 1995 par Jean-Paul Bossuat, psychiatre des hôpitaux à Avignon, et Thierry Lavergne, psychiatre des hôpitaux à Aix en Provence, pour promouvoir la théorisation de la pratique de terrain en santé mentale, et contribue aujourd’hui à faire savoir les savoir-faire des psy du monde entier

Pourquoi adhérer à Psy Cause en 2017 ?

La revue/association Psy Cause a été fondée par les Drs Jean Paul Bossuat et Thierry Lavergne durant l’été 1995, c’est à dire, il y a 22 ans. Elle a été créée au sein des hôpitaux psychiatriques, héritiers d’une longue tradition d’établissements spécialisés dans le traitement de la maladie mentale, depuis la délégation de pouvoir accordée par Couthon au psychiatre Pinel pendant la Révolution Française : « fou que tu es de vouloir t’occuper de pareils animaux, je te les abandonne… ». En 1995, le puissant lobbie de la haute administration française laissait, encore pour un peu de temps, aux psychiatres, une marge de créativité dans l’organisation des soins. Après avoir été le laboratoire de la clinique psychiatrique française, l’Hôpital Psychiatrique devenu Centre Hospitalier Spécialisé avait expérimenté la désaliénation, la psychothérapie institutionnelle et la psychiatrie de secteur, sous l’impulsion, dans l’immédiate après guerre, de psychiatres directeurs d’établissement très engagés, puis de chefs de secteur tout autant impliqués. Il était admis, encore en 1995, de considérer que le métier de psychiatre des hôpitaux ne s’arrêtait pas au soin direct du patient, mais s’étendait à la coordination clinique d’équipes pluridisciplinaires œuvrant ensemble dans le soin, à l’organisation des soins dans les structures hospitalières et dans la cité. La prise en charge du patient allait au delà de la réponse au symptôme : elle prenait en compte la globalité de la personne tant au niveau de son architecture psychique que de son environnement. Cette vision du soin habitait les fondateurs de la revue/association Psy Cause et correspond toujours à nos fondamentaux malgré les changements du contexte.

 

En 22 années, le milieu hospitalier français a beaucoup évolué. Le fonctionnement paramédical s’est autonomisé, l’avis du psychiatre dans l’organisation des soins ne pèse plus guère face au savoir d’administratifs diplômés de grandes écoles et reconnus plus fiables par l’Etat gestionnaire. Quant à la hiérarchie infirmière, elle s’intègre dans l’organisation administrative. Le champ d’intervention thérapeutique du psychiatre français s’est donc réduit, mais pas au profit d’autres professions soignantes. Les jeunes psychiatres ne considèrent plus, en majorité, qu’il va de soi de donner de leur temps au delà de ce pour quoi ils sont payés. Cette évolution touche durement l’ensemble des sociétés savantes françaises intervenant dans le champ de la psychiatrie. Et Psy Cause aussi, bien sûr. Actuellement, rien ne laisse penser que le pouvoir politique ait pris conscience du grave problème structurel qui menace l’avenir des soins dans notre système de santé.

 

Sur le fond, cette évolution avait considérablement fragilisé Psy Cause et, fin 2012, début 2013, notre capacité de rebond est venue de l’étranger. Elle est venue d’un réseau qui s’était construit au fil des années par des échanges et des articles de professionnels qui se reconnaissaient dans notre approche globale du soin et dans nos références conceptuelles. Déjà en 2010, le directeur de la revue avait officialisé cette internationalisation avec la construction d’un comité de rédaction francophone. Cette même année, l’Afrique Subsaharienne reconnaissait, via le CAMES, notre revue comme validante pour le cursus universitaire. Ce réseau a porté la mutation profonde effectuée deux années plus tard.

 

Qu’est devenue Psy Cause en 2017 ?

 

Ce que Psy Cause est encore : nos fondamentaux contemporains des temps de fondation de l’association/revue, demeurent. Il s’agit du soin aux malades mentaux considéré comme pluridisciplinaire, du symptôme comme partie d’un ensemble lié à la globalité de la personne et de son milieu, d’une écriture qui inclut tous les acteurs du soin, d’une théorisation qui découle de la pratique et non l’inverse. Notre équipe de base comprend encore des professionnels qui ont accompagné Psy Cause à travers toutes les étapes et maintiennent la barre, plus de vingt années après la fondation. Citons les deux co-fondateurs dès la première réunion en 1995 : les Drs Jean Paul Bossuat et Thierry Lavergne ; la Dr Sophie Sauzade qui arrivait peu de temps après et intégrait ses recherches en anthropologie médicale conduites en Afrique ; Mme Marie José Pahin, psychologue clinicienne, psychanalyste et très engagée dans la formation des équipes paramédicales, qui déroulait dès le N°1 une rubrique sur la référence à la psychanalyse en institution ; Mme Chantal Roose, d’abord, lorsqu’elle était secrétaire médicale, très impliquée dans la mise en forme des articles, puis trésorière.

 

Ce que Psy Cause n’est plus : une association/revue majoritairement française. Au niveau de l’équipe rédactionnelle, seulement un rédacteur sur cinq est français. Le Comité universitaire francophone de lecture ne comporte qu’un seul universitaire français parmi les douze membres. Au niveau du Conseil d’Administration de l’association, les membres français sont minoritaires : six contre sept. Certes, le siège social de Psy Cause, devenue fin 2012 Psy Cause International, est en France, mais, si l’on considère l’existence des sections basées dans divers pays francophones, l’essentiel des militants est hors de France.

 

Ce que Psy Cause est devenue : une association/revue francophone internationale. Des sections, correspondant à des réseaux organisés, se sont mises en place : en Afrique, Psy Cause Cameroun, Psy Cause Côte d’Ivoire, Psy Cause RD Congo, Psy Cause Sénégal et Psy Cause Togo ; en Amérique, Psy Cause Canada ; en France, bien sûr, Psy Cause France. Le champ concerné s’est élargi à celui de la santé mentale. Aux fondamentaux de départ, s’ajoutent ceux de la Francophonie : le choix de la langue française pour publier en international, ce qui devient exceptionnel dans un monde dominé par la langue anglaise ; un choix linguistique pour se référer certes à la clinique française mais également pour exprimer des approches cliniques émergeantes, en Afrique en particulier. La dimension francophone de Psy Cause est reconnue au sein de l’OIF, de par notre admission dans un réseau professionnel membre de cette organisation internationale, le RAPF.

 

Par ailleurs, un virage référentiel s’est effectué en France dans Psy Cause. La psychothérapie institutionnelle, qui était sur le devant de la scène jusqu’en 2012 dans notre association/revue, n’a pu, malgré une tentative en 2016, reprendre sa place. Par contre, l’art thérapie s’est hissée au premier plan.

 

Ce que Psy Cause pourrait advenir : de plus en plus, l’avenir est aux partenariats. Déjà nous ne fonctionnons plus seuls. Nous œuvrons avec la SASM (Société Africaine de Santé Mentale) en Afrique, avec l’AMPQ (Association des Médecins Psychiatres du Québec) au Canada, avec le RAPF (Réseau des Associations Professionnelles Francophones) à l’OIF. Nous envisageons d’autres partenariats, en particulier en France, pour approfondir les échanges en Afrique Subsaharienne où Psy Cause regroupe un important réseau de professionnels.

 

Notre association/revue repose à présent sur trois jambes : la psychiatrie, la psychologie et l’anthropologie. Cette dernière discipline connaît actuellement un important développement. Nous sommes un certain nombre à penser qu’elle devrait faire partie du cursus de formation du psychiatre. L’anthropologie est un outil conceptuel incontournable pour l’élaboration d’une clinique adaptée à la diversité des contextes culturels rencontrés en Afrique.

 

Nous pouvons évoquer les travaux de l’Ecole de Dakar sur l’Œdipe africain qui relèvent de l’anthropologie psychanalytique, les applications de l’anthropologie médicale pour améliorer la compliance aux soins, les recherches sur les représentations culturelles des troubles, ou, comme dans le Sin Tun Tun, l’utilisation de protocoles issus de la tradition pour réintégrer le malade mental dans son milieu social. L’articulation de l’anthropologie avec la psychologie et la psychiatrie ouvre des perspectives dont notre revue pourrait être un témoin privilégié. Pas seulement en Afrique, mais également en France d’Outre Mer, comme actuellement avec notre dossier sur la Guyane. Et, pourquoi pas, plus tard, sur le sol métropolitain qui n’échappe pas à la globalisation du monde et aux phénomènes migratoires.

 

Psy Cause est en constante évolution, et donc lance un appel à volontaires.

 

Adhérer pour quoi faire ?

 

Plusieurs niveaux de participation peuvent être envisagés :

– l’adhésion/abonnement signifie que l’on apporte sa contribution financière, que l’on reçoit la revue et que l’on souhaite dire son mot,

– être un relai local : à son lieu d’exercice professionnel, on peut parler de Psy Cause, susciter des articles, provoquer des adhésions et abonnements,

– organiser un groupe de travail Psy Cause : s’il n’en n’existe pas encore dans le pays d’exercice, il pourra être enregistré comme groupe du pays, sinon il pourra se fédérer avec un groupe existant ; son objectif sera de susciter des articles (articles scientifiques dans la revue, articles d’information sur le site) et des actions,

– conduire des actions : organiser localement une manifestation scientifique (colloque, conférence …) qui contribue à la formation, suscite la réflexion, et peut aider au financement de la revue ; monter un atelier de recherche en vue de publications ; participer à des événements de sociétés savantes partenaires afin de faire connaître Psy Cause, etc,

– s’engager dans une mission : il s’agit de mettre à disposition de Psy Cause une compétence particulière qui peut être utile à notre association/revue ; plusieurs chargés de mission (à retrouver dans la rubrique « les cadres de Psy Cause ») œuvrent actuellement,

s’engager dans la cellule d’art thérapie : le vice président, le Dr Thierry Lavergne, dirige cette branche spécialisée de Psy Cause qui, entre autre, publie des œuvres de patients issues d’ateliers thérapeutiques,

– en tant qu’universitaire, il est possible de postuler au comité de lecture de la revue.

 

Qui peut adhérer ?

 

Il n’existe pas de critères professionnels a priori, ni de condition de nationalité depuis septembre 2012. Le bureau et le CA peuvent néanmoins s’opposer à une adhésion.

 

Toute compétence en santé mentale est la bienvenue et appréciée. Nous recherchons tout particulièrement des psychiatres qui ont des responsabilités institutionnelles, des universitaires en psychiatrie, psychologie et anthropologie.

 

Nos attentes au niveau géographique :

 

– en France : le centre opérationnel étant à Avignon, nous avons besoin de renforcer notre logistique par des bonnes volontés domiciliées à proximité ; nous recherchons également quelques psychiatres chef de pôle et le parrainage d’un CHU ; le Dr Thierry Lavergne cherche à développer la cellule d’art thérapie ;

– en Afrique : nous accompagnons la poursuite de l’excellente dynamique au sein de la zone CAMES,

– en Amérique du Nord : nos objectifs sont l’accroissement de notre réseau québécois et, en Ontario, un volontaire disposé à donner de son temps pour coordonner notre réseau franco-ontarien,

– en Amérique latine : via FaceBook, nous sommes connus par des centaines de professionnels, tout particulièrement en Argentine où exercent de nombreux professionnels qui se réfèrent à la clinique française et ont une connaissance de la langue française, mais nous n’avons pas de contact disposé à une implication concrète pour Psy Cause sur le terrain,

– en Asie : il existe, au Japon, un réseau de professionnels francophones qui ont contribué au congrès Psy Cause de Kyoto en 2014 et au numéro spécial Japon de la fin 2015. Nous souhaitons évidemment sa pérennité et son renforcement. Nous recherchons par ailleurs des volontaires cambodgiens pour relancer la dynamique générée par notre congrès de Siem Réap en 2012,

– en Océanie : onze années après notre congrès de Tahiti, notre réseau est à reconstruire, le jeu des rotations des professionnels métropolitains venus en détachement temporaire ayant contribué à cette nécessité ; nous recherchons des volontaires exerçant en Polynésie Française et en Nouvelle Calédonie,

– en Europe : la contribution de professionnels de pays en partie francophones, comme la Belgique et la Suisse, mais aussi du Luxembourg et de la Principauté de Monaco, doit être plus nombreuse.

 

 

 

 

 

Contact pour adhérer : psycause.info@gmail.com

 

Jean Paul Bossuat

 

 

 

 

Écrire les chiffres et les lettres apparus ci-dessous, dans le rectangle en dessous