Psy-Cause a été fondée en 1995 par Jean-Paul Bossuat, psychiatre des hôpitaux à Avignon, et Thierry Lavergne, psychiatre des hôpitaux à Aix en Provence, pour promouvoir la théorisation de la pratique de terrain en santé mentale, et contribue aujourd’hui à faire savoir les savoir-faire des psy du monde entier

Art-thérapie au Centre National Hospitalier Universitaire de Psychiatrie de Cotonou (Bénin)

01-Dr-Memegnon-AWOHOUEDJILe Dr Memegnon AWOHOUEDJI est un médecin béninois en seconde année de spécialité en psychiatrie (DES) à l’université d’Abomey. Dans un courriel en date du 9 août 2015, il écrit au directeur de la revue Psy Cause : « Au cours de mon stage dans le Centre National Hospitalier Universitaire Psychiatrique de Cotonou du Professeur TOGNIDE Mathieu, j’ai participé à l’atelier de réinsertion sociale et d’expression artistique (ARSEA). L’intérêt que j’y porte a suscité cet article en pièce jointe sous la direction du Professeur TOGNIDE que je soumets à votre appréciation en vue d’une publication. » Le Dr Memegnon AWOHOUEDJI avait déjà été remarqué lors de la première Journée de santé mentale co-organisée par la toute jeune association Psy Cause Togo le 10 juillet 2015, au cours de laquelle il présentait une étude épidémiologique sur le stress, réalisée à Parakou.

 

Le résumé de l’article intitulé « Ebauche thérapeutique à médiation artistique au Centre National Hospitalier Universitaire Psychiatrie de Cotonou (CNHUPC) : à propos de deux cas » soumis au comité de lecture de la revue Psy Cause et dont le Dr Memegnon AWOHOUEDJI est l’auteur principal, met en lumière l’existence d’une pratique de l’art-thérapie au Bénin :

 

02bis-roger-ARSEA« Le dessin, l’écriture, la photographie, les groupes de parole constituent des modes d’expression de l’émotion chez l’africain. Au Bénin, ces modes d’expression sont expérimentés par certains patients du Centre National Hospitalier Universitaire de Psychiatrie de Cotonou (CNHUPC) au cours d’un atelier (Atelier de Réinsertion Sociale et d’Expression Artistique). À travers l’analyse des situations cliniques de Marie et de Roger, les auteurs vont déterminer l’impact de cet atelier sur les patients du CNHUPC.

L’ARSEA est une activité thérapeutique de réinsertion sociale et d’expression à travers l’art. Logé au sein de l’unité de soins aux toxicomanes, son objectif est de permettre aux usagers du centre de s’exprimer, voire si possible de se réinsérer. Le taux de fréquentation de l’atelier en 2014 est en moyenne de 10 personnes par séance pour un sexe ratio de 8,5 en faveur des hommes. Les principales activités de l’ARSEA sont le dessin, la photographie, le groupe de parole et l’écriture.

Marie (schizophrène) et Roger (polytoxicomane) participent à l’atelier. Marie a exprimé à travers ses dessins, ‘’son amertume, sa galère, son désir de l’argent et son désir de posséder une paire de crêpes pour faire le sport’’. Roger a traduit l’étiopathogénie de la toxicomanie et sa reconnaissance à l’équipe de soins aux toxicomanes. Les séances se déroulent dans une ambiance conviviale permettant aussi bien aux participants qu’aux animateurs d’échanger un instant de bien-être.

L’ARSEA n’est pas un mythe mais une réalité au CNHUPC. L’atelier, outil d’expression et de traitement, permet à la fois aux patients et aux animateurs d’assouvir une passion et d’avoir une bonne santé mentale. Une étude plus approfondie est nécessaire pour évaluer à long terme l’atelier. »

 

Indépendamment de ce qui pourra être demandé à l’auteur par le comité de lecture dans le cadre d’une publication dans la revue Psy Cause, l’intérêt de faire connaître rapidement cette pratique soignante du CNHUPC par l’intermédiaire du site, a guidé cette présentation du travail du Dr Memegnon AWOHOUEDJI.

 

03-marie-dessinCe dernier donne des précisions sur l’atelier d’art-thérapie de Cotonou : «  L’ARSEA est un groupe ouvert lancé officiellement le 11 Juillet 2013. Son objectif est de faire ressortir l’intériorité, la créativité, l’esprit d’innovation des patients mais aussi leur apprendre l’art plastique. Par ce creuset, l’atelier va permettre aux usagers du centre de s’occuper, de s’exprimer voire de se réinsérer (Rapport ARSEA N°1, 2013). L’atelier est animé par des artistes plasticiens, des médecins, des psychologues, des infirmiers, des aides-soignants, les assistants sociaux. Les patients hospitalisés ou non y participent. L’ARSEA se déroule au sein de l’Unité de Soins aux Toxicomanes (UST) du CNHUPC. Patients et animateurs se réunissent deux fois par semaine : les lundis et jeudis de 11heures à 16 heures. Les principales activités de l’ARSEA sont les arts plastiques, la photographie d’art, le groupe de parole, l’écriture et la lecture.

Au cours de l’atelier de peinture et de dessin, des noms sont donnés aux œuvres et des discours y sont posés par les patients eux-mêmes. A partir de ces éléments, le psychologue avec le patient engagent un travail de longue haleine sur la vie du patient, ses difficultés, ses attentes, son diagnostic actuel, ses chances de réinsertion en famille et en société. Selon le rapport de l’ARSEA du premier trimestre 2015, plus de cent (100) personnes ont franchi la porte de l’atelier. »

 

Nous donnons donc rendez vous à nos lecteurs dans la revue Psy Cause. Cet article devant paraître sous sa version définitive dans un prochain numéro.

 

Jean Paul Bossuat

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1 Commentaires

  1. Bonjour,
    Etudiante en Master 2 creation artistique art therapie a universite paris descartes..je recherche des informations sur l arsea de cotonou..je voudrais me procurer des articles plus affrofondis sur la pratique de l art therapie dans ce centre.
    Apres recherches via internet,je ne trouve pas…
    Vous remerciant par avance
    Claire