Psy-Cause a été fondée en 1995 par Jean-Paul Bossuat, psychiatre des hôpitaux à Avignon, et Thierry Lavergne, psychiatre des hôpitaux à Aix en Provence, pour promouvoir la théorisation de la pratique de terrain en santé mentale, et contribue aujourd’hui à faire savoir les savoir-faire des psy du monde entier

Psy Cause et la FEDEPSY, une longue histoire

FreymannLa Fédération européenne de psychanalyse a son siège social à Strasbourg (16 avenue de la Paix). Elle est présidée par le Pr Jean-Richard Freymann qui enseigne la psychanalyse dans cette capitale européenne.

 

Le 31 octobre 2011, la FEDEPSY es qualité s’abonne à la revue Psy Cause en joignant un petit mot : « Félicitations à Mme Marie José Pahin pour ses nouvelles fonctions de rédactrice en chef de la revue Psy Cause. Nous nous réjouissons de nos échanges à venir. » Marie José Pahin, psychanalyste, représente de longue date la FEDEPSY à Marseille. C’est à son invitation que la revue était présente par son directeur le 30 avril 1999 à l’hôpital de la Timone à Marseille, pour une soirée orchestrée par la FEDEPSY dans le service du Pr Sébastien Giudicelli(1). Ce dernier, à l’époque, peu de temps avant son départ à la retraite, donnait une place à la psychanalyse en psychiatrie universitaire dans la cité phocéenne. Le Dr Moïse Bénadiba, pédopsychiatre à l’hôpital Valvert de Marseille, présentait le Pr Jean-Richard Freymann en ces termes : « J’ai eu le regard capté dans le métro par une publicité de « But » dont le slogan affirme : « il a le style qui me plait ». Eh bien, c’est ce que je pense de Jean-Richard Freymann, psychanalyste à Strasbourg, fondateur entre autre de la revue Apertura ainsi que d’une maison d’édition qui a déjà édité 20 livres (Apertura-Arcanes). » Il ajoutait pour illustrer sa démarche scientifique : « Celui qui aime à étudier dans la multitude, a la récolte. »

 

Le Pr Jean-Richard Freymann démarrait son exposé par ce constat : « La structure d’endormissement de la psychiatrie est le reflet de la chute idéologique du monde contemporain. Elle se réduit à la structure du langage binaire 0-1 qui est devenu celui de la psychiatrie. Je suis psychiatre et je me souviens d’une intervention à la clinique universitaire de Strasbourg. Après un échange passionnant avec les internes au cours duquel nous n’avons pas posé de diagnostic, surgit une secrétaire amenant une fiche et me demandant : « vous ne pourriez pas me donner le diagnostic selon la … ». Je ne me souviens plus exactement du nom de la nomenclature : la cibi 10, non…, la cédébile ? Enfin, peu importe. Il est clair que ce qu’est devenue la psychiatrie, c’est le symptôme d’une société donnée à un moment donné. » Le Pr Jean-Richard Freymann développait ensuite une approche très originale du concept de structure en psychanalyse. Ce 30 avril, débutait un lien avec la FEDEPSY dont Marie José Pahin, par ailleurs militante de la revue Psy Cause dès sa création quatre années plus tôt, était le pivot.

 

Le 11 mars 2004, la revue Psy Cause était de nouveau présente pour rendre compte d’une conférence de Jean-Richard Freymann, cette fois-ci au Centre Hospitalier Édouard Toulouse à Marseille, lieu d’exercice de Marie José Pahin(2). La psychanalyse n’a plus la position universitaire en psychiatrie qu’elle occupait jadis à Marseille. Jean-Richard Freymann centrait son exposé sur la question du transfert. Il observait qu’à présent, « lorsque les gens ont fait la tournée des grands ducs des techniques parallèles et veulent se délivrer de leur symptôme qui persiste, ils se tournent vers la psychanalyse. » Il terminait sa conférence qui développait le rôle moteur du transfert dans la cure, sur la fonction de la parole qui amorce un désir. « Il suffit d’une seule parole face à un régime totalitaire, pour le mettre en danger. Pour un dictateur, il suffit d’un seul opposant pour détraquer tout son système. Nous avons là cette formidable force de l’humain au niveau du discours qui arrive avec une phrase à se mettre en opposition. Et plus l’idéologie est développée, plus une parole est efficace. Ce que nous essayons de développer du point de vue de la psychanalyse, c’est un processus d’humanisation bien que l’humanisation ne soit jamais acquise. Il n’y a rien de plus qu’une parole qui amorce un désir. »

 

Le 18 novembre 2004, c’est un psychiatre phénoménologue, le Pr Naudin, qui accueille à l’hôpital de la Timone le Pr Jean-Richard Freymann. Ce dernier intervenait sur la dialectique entre fantasme, délire « et le monde actuel car ces notions ne se posent plus aujourd’hui comme aux époques de Freud et de Lacan. » Avant d’amorcer sa démonstration, il remerciait Marie José Pahin, Moïse Benadiba et Roland Gori qui avaient lancé la FEDEPSY dans Marseille et sa région. Une fois de plus, la revue Psy Cause était présente pour couvrir l’événement.(3)

 

Dans les années suivantes, le lien de sympathie persistait mais était devenu plus distant. C’est le 18 juin 2011 qu’au retour de notre congrès dans la ville natale de Sigmund Freud, Pribor, notre secrétaire de rédaction à l’Union Européenne, le Dr Jean Yves Feberey, lançait l’idée d’un « appel de Pribor » qu’il adressait tant à la FEDEPSY qu’à Psy Cause (à lire dans le blog). Marie José Pahin, devenue rédactrice en chef aux côtés de Pierre Évrard, va contribuer en 2012 à une nouvelle phase de partenariat avec la FEDEPSY.

 

Jean Paul Bossuat

 

(1) Marseille, le 30 avril 1999 : la structure et l’astructure, revue Psy Cause N°15/16, pages 126 à 131.

(2) Marseille, le 11 mars 2004 : transfert et passion, revue Psy Cause N°35/36, pages 87 à 92.

(3) Marseille le 18 novembre 2004 : Fantasmes et délires, revue Psy Cause N°39, pages 47 et 48.

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