Psy-Cause a été fondée en 1995 par Jean-Paul Bossuat, psychiatre des hôpitaux à Avignon, et Thierry Lavergne, psychiatre des hôpitaux à Aix en Provence, pour promouvoir la théorisation de la pratique de terrain en santé mentale, et contribue aujourd’hui à faire savoir les savoir-faire des psy du monde entier

Séminaire N° 4 de Psy Cause Cameroun : les psy vont en guerre contre la maladie du sucre !

Dimanche 24 novembre 2013,  Psy Cause Cameroun a contribué à sa manière à la lutte contre le diabète quelques jours après la Journée Internationale de cette maladie qui se célèbre le 14 novembre de chaque année. La grande salle de conférences de Psy Cause Cameroun a donc abrité les nombreux invités, chercheurs, parents, patients, pour leur faire comprendre le sens de ce mal avec toutes les logiques qu’il présente : logique des références, logiques des différences, la chrono-logique  pour reprendre ces concepts chers à Marc Augé et Claudine Hertzlich ; la traito-logique (logique des traitements) et finalement la logique des itinéraires pour dire comme l’anthropologue Peguy Ndonko.

 

01-Lyons-Club-1Les chercheurs de Psy Cause Cameroun avaient précédemment participé à la campagne de sensibilisation qui avait eu lieu à l’hôpital central de Yaoundé, au pavillon de la Fondation Lions Club ÉMERAUDE en présence du Dr. Alain Lambert Kamgang Fogoum, du Dr. Narcisse Ateba, des membres du Lions Club et bien d’autres professionnels de santé.

 

Au sortir de cette sensibilisation à l’hôpital, il avait été donné de constater que les patients n’étaient pas toujours suffisamment informés sur cette maladie à caractère pandémique. Il semble que le nombre sans cesse croissant des diabétiques dépasse, de loin, les moyens en personnel qui sont en 02-Lyons-Club-2charge de la maladie. Et du coup, il est presque impossible d’accorder à ces patients assez de temps pendant la consultation pour leur expliquer la maladie, leur donner la possibilité de poser des questions qui les embarrassent et de trouver une solution, non seulement à cette maladie, mais aussi aux autres maux qu’elle engendre. Pendant cette journée, le cadre d’accueil en soi était  assez restreint pour contenir le plus grand nombre de personnes. Au cours de cette campagne, il était facile de lire sur le visage des patients le doute qui planait dans leur esprit quant à la médication qui calmait plus qu’elle ne soignait la maladie en les maintenant en vie pour un temps. Un patient avait même proposé au professionnel de santé en charge du councelling et à d’autres patients, de conditionner les feuilles de bitter-leaves plus connue sous le nom de « bitali » ou feuilles de « dolè » et de boire régulièrement cette décoction pour se soulager, ajoutant que cette décoction est naturelle et ne fragilise pas le corps et ses organes.

 

Au sortir de cette campagne, nous avions pensé qu’il était nécessaire d’organiser un séminaire sur le diabète afin de faire comprendre aux populations la dimension sociale de cette maladie en insistant sur les causes, les symptômes, les complications et les traitements issus de nos recherches. Ce « séminaire » N°4 qui s’inscrit dans une opération de santé publique, a donc une dimension d’exercice pratique pour nos membres car il comporte deux volets : l’information sur le diabète qui s’adresse à un auditoire mixte (professionnels et un public à sensibiliser pour améliorer le dépistage et les comportements), et une mise en œuvre concrète des compétences et recherches au sein de Psy Cause Cameroun au service d’une cause.

 

02b-GaelleCe séminaire a connu une présentation en 3 parties. La première partie était consacrée à la connaissance de la maladie dans sa dimension sociale, présentée par le Dr. Ndonko Peguy. La deuxième portait sur l’anthropologie du visuel consistant à indiquer sur un schéma du squelette humain les organes du corps les plus attaqués par la maladie à travers la théorie de la construction et de la déconstruction, présentée par Lucas Youmbi, président du Conseil d’Administration de Psy Cause Cameroun. La troisième partie du séminaire a porté sur la mise en évidence d’une plante médicinale pour le traitement du diabète testée sur le rat, présentée par Gaëlle Kamdjo Guela, doctorante en physiologie animale à la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I.

 

Cette recherche pluridisciplinaire a donné à comprendre aux participants que le diabète est aujourd’hui sans nul doute l’une des maladies les plus répandues dans le monde. Selon la Fédération Internationale du Diabète, 285 millions de personnes sont atteintes du diabète en 2010, soit 6,6 % de la population adulte mondiale. Cette maladie est devenue en peu de temps une véritable pandémie en raison de sa forte progression. Au cours de la même année, 4 millions de personnes sont mortes des suites du diabète, soit 6,8% de la mortalité mondiale. Selon l’ONU, 382 millions de personnes sont atteints du diabète en 2013 et d’ici 2035, et rien ne prouve le contraire, on atteindra les 592 millions. L’OMS prévoit d’ailleurs 438 millions de diabétiques d’ici 2030. On constate aussi à partir des cartes de répartition géographique que le diabète n’est pas une spécificité africaine. Les pays comme la France, le Luxembourg, la Grande Bretagne, le Canada, les USA sont concernés, mais la progression est fulgurante dans les pays en développement comme le Cameroun qui compte environ 900 000 diabétiques dont 10 % seulement prennent de l’insuline. Le taux de prévalence varie de 1,8 % à 2 % dans les zones urbaines et il affectera près de 2 millions de personnes en 2025 comme l’affirme le Professeur Jean Claude Mbagnya de l’Hôpital Central de Yaoundé.

 

La littérature médicale nous renseigne pourtant que durant des siècles, le diabète était une maladie presque inconnue en Afrique. En ce début du 21e siècle, plus de 10 millions de personnes sont diabétiques sur le continent africain et selon les estimations, ce chiffre est susceptible de doubler en 2025. Cette maladie constitue déjà un problème de santé publique et ses effets continueront de croitre inexorablement et de façon significative si aucune initiative n’est entreprise pour inverser le taux sans cesse aussi croissant de l’intolérance au glucose. Comment comprendre cette maladie dite « du sucre » ?  Comment se comportent ceux qui n’ont pas accès à l’insuline pour leur quête de guérison ? Quelles représentations les populations en font-elles ? Les recherches actuelles permettent-elles de l’éradiquer ? Cette hormone dite insuline apporte-t-elle une solution idoine aux malades ? En combien de temps un enfant diabétique à 2 ans a-t-il consommé le sucre ? N’a-t-on pas « jeté » la maladie sur l’enfant ? Les sorciers sont-ils responsables de la maladie des patients diabétiques ?

 

Le diabète est une maladie très répandue et en constante progression dans la majorité des pays du monde. Cette progression sans cesse croissante s’explique par le bouleversement des habitudes alimentaires, l’amélioration de la qualité de vie, l’augmentation du niveau de vie, les conditions ambiantes défavorables, la prolifération de denrées alimentaires d’origine douteuse et moins chères (les variétés de lait sur le marché camerounais), la vente promotionnelle des denrées alimentaires, la consommation excessive et inconsciente d’aliments à forte dose de sucre (sucettes, beignets, édulcorants, jus de foleré…) et, enfin, la consommation sans retenue de l’alcool que ce soit  dans les ménages, les Snack-bars, les réunions, les deuils, les fêtes du Cameroun : tout cela intoxique le corps et ne pose assurément aucun problème à l’Etat qui facilite la distribution. Il est étonnant de voir des Camerounais consommer l’alcool à la place du petit déjeuner, il n’est pas rare de voir certains en consommer à longueur de journée sans avoir mangé. Nous avons reçu en consultation des patients diabétiques qui consomment de l’alcool tout en étant sous insuline. Ce genre de comportement affaiblit l’efficacité des médicaments et accentue l’intolérance à l’insuline.

 

Les données statistiques, qui sont presque communes à tous les pays, conservent leur valeur et leur signification préoccupantes. Le diabète est une maladie sociale, c’est pour cela qu’elle interpelle les sciences sociales comme l’anthropologie, la sociologie, la psychologie…. Elle est aussi sociale non seulement à cause de son extension importante et continue, mais également par son caractère fondamental de maladie à caractère héréditaire, agissant sur la natalité et influençant considérablement et durablement sur la capacité de travail du malade, et enfin parce que les moyens de diagnostic et de soins qu’elle demande, nécessitent tout un système de prévoyance et de protections sociales. Le diabète intègre fortement les questions de santé publique.

 

03-public-attentifIl n’est pas aisé de donner une définition exacte du diabète, encore moins une terminologie dans les langues camerounaises. Certains informateurs interrogés à ce sujet reconnaissent que cette maladie est nouvellement arrivée dans leur milieu et que c’est la maladie des blancs. D’autre par contre la confondent avec la fièvre jaune et lui attribuent le nom de « njabia » ou de « Diable Rouge » parce que la maladie tue silencieusement et qu’on le dépiste à travers le sang qui a la coloration rouge. Les définitions tournent autour des représentations que les populations se font de la maladie. On parlera alors du diabète mielleux, du diabète sucré, du diabète pancréatique ou du diabète insulaire. Il est une maladie de la nutrition, caractérisée par une altération permanente du métabolisme des hydrates de carbone ou glucides, qui sont mal utilisés par l’organisme. Une telle altération est essentiellement due à une carence ou à une déficience de l’action de l’hormone pancréatique ou insuline. Ces signes cliniques caractéristiques et dominants sont l’hyperglycémie et la glycosurie.

 

Les glucides représentent un des trois groupes fondamentaux des substances nutritives à côté des lipides et des protides. Ils sont formés de carbone, d’hydrogène et d’oxygène, et constituent l’élément énergétique par excellence, l’organisme en assurant la combustion complète et rapide. Les hydrates de carbone se repartissent en fonction de leur structure moléculaire en trois groupes fondamentaux : monosaccharides, disaccharides et polysaccharides. Les monosaccharides (glucoses, galactoses, fructoses) et les disaccharides (saccharoses, lactoses et maltoses)  représentent les aliments les plus simples, et sont communément appelés sucres : ceux-ci sont contenus dans le sucre de canne ou de betterave, dans le miel, les confitures, le lait, les aliments doux en général et, en quantité variable, dans les fruits. Les polysaccharides sont des aliments plus complexes, dérivant de l’union de plusieurs monosaccharides dont les plus importants sont : l’amidon, d’origine végétale, contenu dans le pain, les pâtes, le riz et les céréales en général, dans les pommes de terre, les légumes…), et les glycogènes, d’origine animale (contenus essentiellement dans le foie).

 

Les glucides comme toutes les substances nutritives en général, sont soumis dans l’organisme à des processus de séparation, de désintégration, d’élaboration, de transformation et de synthèses nouvelles. Tout ce travail complexe de réaction chimique, qui se situe au sein de la cellule vivante, prend le nom de nutrition ou métabolisme. Il manque donc au diabétique la capacité organique, par suite d’un défaut, d’utiliser, c’est-à-dire de brûler, totalement les hydrates de carbone. Par suite de ce mauvais fonctionnement, les sucres s’accumulent en quantité excessive dans le sang (hyperglycémie) et sont alors éliminés avec l’urine (glycosurie).

 

Les recherches médicales et même paléontologiques montrent que la première cause de diabète est la constitution individuelle. Le diabète peut alors être considéré comme une maladie constitutionnelle. En effet, la maladie peut se manifester de façon entièrement spontanée dès l’enfance, indépendamment d’un quelconque facteur pathogène externe reconnaissable et pouvant être individualisé. Cette prédisposition constitutionnelle s’explique par une faiblesse congénitale du pancréas, ou plus exactement de la partie endocrinienne, qui serait facilement sujette à un mauvais fonctionnement et aisément vulnérable au moindre agent pathogène.

 

On distingue donc plusieurs types de diabète :

 

– le diabète juvénile ou diabète de type I caractérisé par son commencement brusque et par son déroulement rapide. Les symptômes généraux y sont plus évidents et aussi plus important : asthénie, polyurie, polyphagie avec amaigrissement progressif et très marqué, chute rapide de la capacité de travail et de la puissance sexuelle, abaissement remarquable de la pression artérielle. Parmi les aggravations à caractère local, il faut citer la toux, la tuberculose. Il s’agit d’une forme de diabète grave, à déroulement rapide et à caractère progressif. On remarque dans ces cas une insulino-résistance, c’est-à-dire une réticence de l’organisme au traitement insulinique. Les facteurs endocriniens et constitutionnels de la maladie ont un poids plus grand et difficile à corriger et à modifier que les facteurs liés au milieu, à l’alimentation, aux habitudes de vie qui peuvent être éliminés avec plus ou moins de facilité. Ce type de diabète est celui en lien avec la sorcellerie. Lorsque les populations ne comprennent pas le dysfonctionnement du pancréas chez un enfant, elles pensent directement que la maladie est issue d’une action du sorcier malfaiteur. Il est donc courant de les entendre dire : « L’enfant ci a consommé le sucre jusqu’à avoir la maladie du sucre, c’est les sorciers qui se cachent derrières le sucre que les enfants aiment beaucoup pour les tuer à petit feu » ;

 

– le diabète de type II ou sénile se caractérise par l’apparition de la maladie, un peu plus lente que le diabète adulte. Son évolution est toute fois moins grave et moins menaçante que le diabète adulte en raison des réactions moins énergiques de l’organisme à l’âge adulte. Ce diabète épuise progressivement les organes chargés de la régulation de la combustion des glucides, mais avec une participation plus aisée et plus généralisée de l’appareil cardio-vasculaire ;

 

– chez les personnes d’âge mûr, le diabète adulte présente une évolution, une gravité et un diagnostic sensiblement différents. Le début de la maladie est lent, trompeur, avec de rares troubles qui commencent parfois par une furonculose qui tarde à guérir, soit par la chute des dents, soit par le prurit des parties génitales. Le diabète adulte a un caractère peu accentué, une évolution stationnaire et des troubles généraux moyens. Les troubles maladifs attribués au diabète des personnes adultes sont l’hypertension, l’artériosclérose, la sclérose rénale, l’insuffisance hépatique ;

 

– les femmes enceintes peuvent aussi développer le diabète et on parle de diabète gestationnel  ou de grossesse. Le développement d’une grossesse chez une femme diabétique peut être la cause de troubles et de dangers. Le diabète peut provoquer non seulement la stérilité, mais encore l’avortement et la mort intra-utérine du fœtus. Le diabète a tendance à s’aggraver pendant la grossesse, surtout au premier mois de la gestation et implique certains dangers pour la femme elle-même. Les femmes diabétiques devraient éviter la grossesse tant que la maladie n’est pas guérie. L’allaitement est déconseillé en raison de la forte demande en glucose. Il est mal toléré par un enfant diabétique même ci celui-ci est sous traitement de l’insuline. Dans le cas de diabète grave, il est souvent conseillé d’interrompre la grossesse avant 3 mois chez la femme enceinte.

 

Il a été mentionné précédemment que la constitution dans l’apparition du diabète aurait une importance, il est donc logique d’admettre que l’hérédité tienne un rôle primordial. La constitution, le tempérament, les prédispositions maladives sont en effet parmi les particularités individuelles les plus spécifiquement héréditaires. Le diabète peut avoir un caractère héréditaire. Au cours de nos enquêtes indépendantes, les patients affirment qu’il y eut des parents dans leur famille qui sont diabétiques et qui sont morts de diabète. L’hérédité peut être directe, c’est-à-dire, de père en fils ou indirecte si l’on observe la même maladie chez les grands parents ou les proches parents. Il s’agit surtout du diabète de type I, donc juvénile. Elle apparaît entre 10 et 30 ans. Le caractère héréditaire de la maladie peut être démontré si l’on accepte d’inclure dans le domaine de l’hérédité familiale d’autres maladies de la nutrition d’un type assurément constitutionnelle telle que la goutte, l’obésité, l’urémie, l’arthrose, et dans certaines mesures les calculs rénaux et l’artériosclérose, qui peuvent être considérés, sous certains aspects, comme d’autres équivalents de la maladie. On parle dans ce cas d’hérédité analogue ou similaire.

 

Le diabète proviendrait aussi des abus alimentaires. Les abus alimentaires sont toujours nocifs et c’est une chance que certains troubles soient immédiats (indigestion, colique gastrique, etc). Les organes auxquels est confié le travail de la digestion, de l’assimilation des aliments, quand ils sont soumis à une activité considérable ou supérieure à leur résistance, finissent inévitablement par se fatiguer et par s’épuiser. Il en résulte que, chez les individus dont la fonction endocrinienne du pancréas est déjà congénitalement faible ou aux limites de la suffisance, la capacité d’utiliser les hydrates de carbone diminue et, à ce moment, apparaît le diabète. Il ne faut donc pas croire que l’abus seul des féculents et des sucreries favorise l’apparition du diabète : l’abus des autres groupes de substance alimentaire influe de façon considérable sur l’apparition de la maladie. On sait désormais que la consommation excessive de substances protéiques (viandes) et de graisses peut déterminer, chez les individus constitutionnellement prédisposés, l’apparition de la maladie sous une forme plus ou moins grave. Les grands mangeurs, et plus particulièrement les grands consommateurs de friandises, seront davantage sujets au diabète que les individus un peu plus modérés en matière de nourriture. L’excès de nourriture n’est pas la cause de l’apparition du diabète, mais peut en faciliter et en précipiter la présence chez les individus prédisposés, ou quand les organes chargés de la transformation des hydrates de carbones sont fatigués par l’âge ou par un abus prolongé, ce qui revient à dire que si cet excès n’est pas une cause déterminante, il peut être cependant, dans beaucoup de cas, une cause seconde efficiente.

 

Parmi les causes du diabète, nous pouvons prendre en considération les erreurs hygiéniques, en particulier la vie trop sédentaire et l’absence de mouvement.  Ces faits sont des facteurs qui ralentissent et retardent la combustion organique naturelle et l’utilisation des aliments, créant ainsi les conditions propices à l’apparition du diabète. C’est un constat réel que le diabète est plus fréquent chez les individus qui par leur profession ou métier ont peu d’activités physiques ou chez ceux qui, par une paresse innée, par une mollesse constante ou par une indisposition physique (les obèses) renoncent à une vie plus active. Par contre, le diabète s’observe rarement chez les personnes ayant par nature ou par obligation une intense activité sportive (atlètes…) ou pratiquant des exercices physiques.

 

Les maladies infectieuses sont considérables dans l’atteinte du pancréas. Elles peuvent altérer la fonction endocrinienne. Parmi les infections chroniques, il faut mentionner la syphilis. Les rapports entre le diabète et la tuberculose sont des rapports d’influence nocive réciproque en ce sens que les deux maladies en viennent à s’aggraver mutuellement et non des rapports de cause à effet. Chez les enfants, les maladies infectieuses aiguës sont en rapports avec le diabète. On a remarqué encore des cas de diabète apparaissant immédiatement après la guérison d’une typhoïde, d’une scarlatine, de la grippe, de l’angine, de la diphtérie, d’une pneumonie, d’une infection intestinale. Ce rapport peut s’expliquer par le fait que l’agent de la maladie infectieuse détermine des altérations toxiques ou même de véritables lésions anatomiques du pancréas ou des autres organes qui président au métabolisme des hydrates de carbone. Au jour d’aujourd’hui, on explique l’apparition de la maladie dans tous les cas, ou du moins dans leur grande majorité, par une prédisposition constitutionnelle au diabète, se manifestant sous des formes latentes, que l’infection ne fait que rendre évidente. Les infections donnent l’occasion de constater la maladie.

 

Les personnes qui s’intoxiquent sont exposées au diabète. Il s’agit des fumeurs (tabagisme), des consommateurs d’alcool qui s’intoxiquent par le fait de l’éthylène contenu dans ces aliments liquides. L’eau sale contenant du plomb (saturnisme) expose au diabète. Dans un pays, si le réseau d’adduction d’eau est en fer et qu’au bout d’un certain temps ce réseau n’est pas renouvelé, les fers se rouillent et libèrent le plomb dans l’eau consommée dans les ménages. Toutes ces substances peuvent agir en déterminant une insuffisance fonctionnelle ou une altération particulière faisant dégénérer le pancréas ou les autres organes qui président au métabolisme des hydrates de carbone.

 

04-Lucas-YoumbiLe diabète a des effets négatifs sur l’organisme humain. L’insuline est capitale pour maintenir sous contrôle la glycémie. Elle permet aussi de repartir les hydrates de carbones, de brûler les matières grasses et de produire de l’énergie. Un taux de sucre dans le sang, causé par une carence en insuline ou une insulino-résistance, peut affaiblir la digestion, augmenter le niveau du cholestérol et des triglycérides. Il peut également conduire à des troubles de la mémoire et de l’humeur, à rendre la perte de poids difficile, à épuiser et affaiblir la vision, à déformer les artères, le cœur et la vésicule biliaire.

 

Pendant des millénaires, les plantes ont été utilisées pour réduire de façon naturelle le taux de sucre dans le sang. Mais depuis quelques décennies, la colonisation nous a prescrit un nouveau mode de vie et une médicalisation éloignée de notre identité, d’où la montée sans cesse croissante du diabète. Conscient des bienfaits des plantes, nous venons ainsi mettre en exergue l’importante d’une de nos valeurs médicinales. La soif fréquente, l’envie fréquente d’uriner et les urines abondantes, la perte inhabituelle de poids (amaigrissement), une fatigue extrême et le manque d’énergie, l’envie fréquente de manger, sont autant de symptômes que signalent les malades qui viennent en consultation. Certains diabétiques peuvent même ne pas présenter ces symptômes, mais bien d’autres selon l’environnement, le mode de vie, l’alimentation …

 

05-OrganesLorsque le taux du sucre dans le sang est plus élevé que la normale sur une longue période de temps, cela peut causer des dommages aux vaisseaux sanguins et peut entrainer des complications, même plusieurs années après la découverte de la maladie.  Ces complications sont entre autre :

– la polyphagie. Il s’agit d’une envie excessive de manger, or cette envie donne aux patients la possibilité de manger plusieurs kilogrammes de nourritures en un temps record. Ce qui est dangereux pour l’organisme. Il faut laisser le temps à l’organisme de transformer les aliments consommés. En conséquence, le patient doit être suivi par un spécialiste ;

– l’angine de la poitrine encore appelée angor, le patient se sent étouffé, il respire à peine avec une envie intense de vomir ;

– l’attaque cardiaque ;

– l’accident cardiovasculaire cérébral ;

– la faible circulation du sang dans les jambes. Ainsi les jambes gonflent et perdent leur sensibilité ;

– l’insuffisance rénale ;

– la cécité. À propos de la cécité, nous avons retenu le témoignage de plusieurs patients. Le cas de M. X… est le plus captivant : « Mon fils, je suis diabétique depuis plusieurs années, j’ai eu à un moment des troubles de vision et on m’a opéré les yeux en France, finalement, je ne vois plus, je suis aveugle. Après, on me dit qu’on va m’opérer les oreilles parce que je n’entends plus bien, j’ai refusé d’être enterré en morceaux. Un jour Dieu m’a inspiré et j’ai fait la connaissance que quelqu’un qui fait les médicaments traditionnel qui m’a soulagé véritablement, maintenant je marche quand même avec le bâton, je mange bien… ». Enquête accidentelle réalisée le 03 novembre 2011 ;

– la perte de la sensibilité ;

– l’amputation des membres inférieurs ;

– l’impuissance sexuelle ou la frigidité ;

– l’ulcère des jambes ;

– l’acidité du corps ;

– la baisse du taux de spermatozoïdes qui peut engendre une asthernospermie, une oligospermie, une nécrospermie…

 

Nous avons signalé plus haut que le diabète dans ses symptômes et ses complications s’accompagnent des furoncles, voire des blessures. Le diabète, bien que connu du public médical, comporte une dimension ethnologique qu’il importe de comprendre. Le diabète à travers les blessures qu’il engendre est une « maladie-révélatrice ». Elle révèle à l’individu malade son identité culturelle, le rappelle à l’ordre pour le resserrement des liens familiaux et le règlement des dettes envers les ancêtres. Les blessures issues du diabète interpellent le patient quant à ses croyances et pratiques culturelles liées à la santé. Les Bamiléké du Cameroun parlent du « Fâ » lié à la blessure contrairement au « Fâ » lié à la mort d’une personne de suite de noyade, d’accident de circulation ou de suicide avec effusion de sang etc. Le « Fâ » intervient ici quand l’individu s’est vu amputé du pied ou a eu des blessures avec écoulement du sang pendant les pansements. Le diabétique qui meurt avec les blessures ou les jambes amputées est impur pour sa famille et cette impureté peut remonter à plusieurs générations. L’impur, le sale pour emprunter les concepts de Mary Douglas, est cela qui te tutoie et te tue à petit feu.

 

06-PlanteDans la quête des solutions au traitement du diabète, l’étude des propriétés des plantes médicinales est devenue l’axe principal de recherche de nombreux laboratoires dont le Laboratoire de Physiologie Animale de l’Université de Yaoundé I au Cameroun. De nombreuses plantes permettent de soigner le diabète. Gaêlle Guela Kamdjo travaille dans ce sens. Les résultats sont publiés dans sa thèse que vous pouvez consulter au siège de Psy Cause Cameroun. Mais elle indique un dépistage classique du diabète pour les personnes n’ayant pas les moyens de s’acheter un glycomètre. Il s’agit selon elle, de pisser à un endroit du sol, y revenir à l’endroit quelques minutes après, si vous réalisez que des fourmis ont envahi l’endroit, 07-David-Nanac’est que votre glycémie est élevée, s’il n’y a pas de fourmis, c’est que le taux est normal. La présence des fourmis implique la présence du sucre à cet endroit.

 

Une fois le produit administré aux humains et diabétiques, on constate que les malades sous insuline présentent des signes de faiblesse et de fatigue dès la prise de la première dose qui est de 0,25cl et sans insuline. Il est en hypoglycémie quand le médicament est associé à la prise de l’insuline. La démarche thérapeutique se veut donc progressive avec prise d’insuline. Par contre, les patients qui n’ont jamais pris 08-Public-résultatsd’insuline se rétablissent au bout de 30 jours avec le même médicament. Il faut préciser que ce médicament ne soigne pas les blessures causées par le diabète, son traitement est à part.

 

Il faut reconnaître avec A. Saporano que le diabète n’est pas une maladie incurable, en tout cas, impossible à soigner. Un traitement bien approprié et scrupuleusement suivi amène non seulement la disparition complètes des troubles, mais encore la suppression de ces déséquilibres fonctionnels et métaboliques qui constituent la caractéristique essentielle du diabète. Cette expérience peut être effectuée sur les animaux de laboratoire et par l’observation clinique des malades sur une dizaine d’année maintenant. Un diabétique mal soigné ou pas soigné du tout verra fatalement sa maladie s’aggraver et être la cause des complications très graves, surtout en ce qui concerne l’appareil cardio-vasculaire et le système nerveux, la bile, les troubles abdominaux, l’altération des cellules et l’anémie.

 

Après les exposés, le séminaire entre dans une nouvelle phase qui fait suite à celle de la sensibilisation théorique du public.

 

À la fin du séminaire, en effet, les participants ont occupé la salle de dépistage de Psy Cause Cameroun où des professionnels de santé venus de Douala pour la circonstance les attendaient. Il s’agit de M. Teukam Noukoupe Cesar (TMS/AM) en 09-Depistagenoir, Mme Watcho Valerie (Infirmière) en blouse blanche et de Mme Manidong Carine en blanc (IDE). 26 personnes se sont fait dépister gratuitement au vu du nombre de coupons d’examen disponible. À ceux qui n’ont pas eu la chance de se faire dépiter gratuitement, le Coordonnateur de Psy cause Cameroun a recommandé de repasser en semaine le faire. Le laboratoire Psy Cause est devenu de ce fait un point de dépistage du diabète. N’attendons pas tout du haut, nous devons aider l’Etat à nous aider dans la lutte contre cette maladie. Nous lançons de ce fait un vibrant appel aux organismes internationaux susceptibles de nous aider dans les actions de sensibilisation, de prévention de la maladie. Le diabète est une préoccupation de la santé publique.

 

10-MoumbePsy Cause Cameroun a participé à cette Journée Internationale en déployant un dispositif médical digne de ses moyens pour aider les populations à comprendre la maladie. Le Dr Ndonko Peguy précise qu’il y a encore beaucoup à faire dans ces actions de prévention et de dépistage, notamment l’équipement de son Laboratoire du dispositif de dépistage du diabète, l’extension de cette action dans les zones périphériques du Cameroun et c’est de cette façon que Psy Cause Cameroun contribue et montre son utilité pour les causes nationales. Il profite de ce séminaire pour interpeller le Lyons Club afin qu’il porte un regard attentif sur nos actions de lutte contre cette maladie, ainsi que le Professeur Raymond Tempier du Canada qui a bien voulu le mettre en contact avec Mr Lim Keuky, responsable de la Société Cambodgienne du Diabète. Cette campagne de dépistage gratuit n’est pas terminée, elle continue au siège de Psy Ccause Cameroun durant tout le mois de décembre 2013.

 

Les participants n’ont pas manqué de faire des témoignages qui selon eux peuvent aider les autres personnes qui souffrent de cette maladie. Voici quelques témoignages des participants à ce séminaire :

 

« J’ai réalisé que j’étais diabétique en septembre 2013. Tout a commencé par une fatigue généralisée, une jaunisse qu’on a soignée à l’indigène. Je ne me sentais toujours pas bien. J’avais complètement perdu du poids en une seule nuit. On a pensé que j’avais le VIH/SIDA. J’étais alors interné à l’hôpital de Biyem-Assi. On m’a mis en observation, puis on m’a perfusé de 8 glucosés et je suis tombé dans le coma. Le lendemain, le Médecin a demandé qu’on me fasse une glycémie et on s’est rendu compte que j’étais en hyperglycémie, 4, 10. J’avais perdu l’appétit et je savais que c’était fini pour moi, mes pieds étaient froids. J’ai été ranimé par une autre solution dont je ne connais pas le nom et on m’a mis sous insuline à injecter matin et soir. Avec ce séminaire, j’ai compris les symptômes du diabète, les complications comme la faiblesse sexuelle dont j’en souffre en ce moment. Psy Cause Cameroun fait bien d’organiser des séminaires pour attirer l’attention des populations sur l’impact de la prise du glucosé et l’hyperglycémie. C’était une erreur médicale et j’ai failli perdre ma vie comme beaucoup d’autres camerounais, j’encourage les promoteurs de Psy Cause Cameroun d’aller de l’avant… Depuis une semaine, le Médecin m’a demandé d’arrêter la prise de l’insuline, j’ai arrêté, mais je suis toujours fatigué, je pense que ma solution viendra de vous… Je me lève au moins une fois par heure dans la nuit pour pisser, je ne dors pratiquement pas, mais je comprends déjà ma maladie… ». Mr  Zanga Geraud. Tel: 96 19 76 11 / 79 16 52 33

 

11-bouteille« Je suis venu à ce séminaire parce que j’ai reçu le message de Psy Cause Cameroun. Je ne savais pas que je venais encore voir Dr Ndonko. Moi j’étais malade et interné à l’Hôpital, mon fils m’a dit qu’il a un collègue qui peut me soigner mon diabète. On est venu le voir et il m’a dit de repasser dans une semaine le temps qu’il arrange mon médicament. J’ai pris son médicament sur un mois et j’en étais guérit. Après il a commencé à soigner les blessures sur les pieds. Il m’avait consulté dans la voiture parce que je ne pouvais plus marché, mais je suis revenu ici lui dire merci de mes propres pieds en taxi. Maintenant, j’ai repris avec le champ de cacao, vraiment n’hésiter pas à le rencontrer, j’ai testé son remède et je suis à l’aise », Mr Atangana, 63 ans, Sa’a, Yaoundé.

 

« Il faut que la dame qui a présenté la plante qui soigne le diabète nous montre cette plante, c’est important pour nous africain » M. X…, Yaoundé.

 

Les malades du diabète connaissent des souffrances d’un autre genre. Ces souffrances font l’objet de vives discussions des prises en charges psychothérapeutiques. Lorsque la maladie atteint son paroxysme en complications et atteint les neurones et s’accompagne de commotion cérébrale ou cause des névroses aux patients. Il n’est pas rare de trouver l’augmentation du taux de glycémie dans la peur de mourir. Le malade vie une vie agitée, exerce un travail très intense et fatiguant et traverse les inquiétudes excessives et l’anxiété. La maladie déchire sa présence dans tous les milieux, l’accable, l’écrase dans le sentiment d’un immédiat privé de toute perspective. La douleur de la maladie brise l’unité vécue du patient. Sa vie quotidienne est partagée entre une réflexion sur la mort et le temps qui lui reste à vivre. Son corps est souple et il se fatigue au moindre effort. Le malade relâche le contrôle qui d’ordinaire organise  ses rapports aux autres. La douleur engendrée par une amputation interpelle les familles. Dans la gestion sociale, psychique ou culturelle de la maladie, le patient recourt au médecin, au guérisseur ou au psychiatre.

« Comprendre le sens de la peine est une autre manière de comprendre le sens de sa vie ». David le Breton.

 

Dr. Ndonko Peguy

Email: pegndonko@yahoo.fr

Coordonnateur National Psycause Cameroun

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2 Commentaires

  1. Ah oui, bravo psycause, au début je doutais, mais ces chercheurs sont forts. Je suis en forme maintenant, je ne me sens plus fatigué, je suis guérit, le diabète est une mauvaise chose!

  2. Merci Dr pour tout ce que vous avez fait pour moi, je viens ainsi témoigner votre travail, on m’avait dit à l’hopital qu’on ne soigne pas le diabète, qu’on calme seulement, quand je venais chez vous à psycause, je venais aussi essayer simplement parce qu’on ne sait jamais, ma glycémie était de 7,7g/l et je mourais déjà, j’ai eu des problèmes avec mon épouse parce que je ne bandais plus et elle sortait devant moi pour aller ailleurs se mettre à l’aise en cachette, je l’avais déjà vu plusieurs fois, mais elle niait. Elle me négligeait, grâce à votre traitement, je suis guérit, mon taux de glycémie est fixe, 0,85n/l et depuis ça ne monte plus, je suis déjà sexuellement actif comme vous m’avez dit à la consultation, je n’ai plus de troubles de vision, et j’entends bien,je dis à tous les malades du diabète de venir chez vous car vous êtes un don de Dieu. J’ai lu votre Magazine sur le diabète, comment je peux faire pour avoir un exemplaire, ça coûte combien?