Psy-Cause a été fondée en 1995 par Jean-Paul Bossuat, psychiatre des hôpitaux à Avignon, et Thierry Lavergne, psychiatre des hôpitaux à Aix en Provence, pour promouvoir la théorisation de la pratique de terrain en santé mentale, et contribue aujourd’hui à faire savoir les savoir-faire des psy du monde entier

Vers un retour de Psy Cause en Égypte. Seconde partie (2004/2007)

Avec cette seconde et dernière partie, nous traiterons le second volet de l’aventure franco-égyptienne de Psy Cause, depuis les lendemains du colloque itinérant franco-égyptien de 2003 jusqu’au séminaire à Assouan en 2007. Ajoutant quelques mots sur un épilogue indirect en 2009.

 

01-Isis-Island-Assouan-22_4_06Le 15 mai 2004, le Dr Habachi El Gammal, psychiatre-directeur de l’hôpital psychiatrique d’Assouan, nous écrit une longue lettre rédigée en langue française, langue qu’il ne maîtrise pas mais qu’il décide d’apprendre. (Lettre publiée dans Psy Cause N°35/36 page 99) : « J’ai le plaisir de vous écrire cette lettre pour vous dire mille merci de votre attention. J’ai ressenti une grande joie lors de la réception de votre colis qui comprenait trois exemplaires de votre revue de décembre 2003. Nous attendons votre prochaine visite à Assouan avec impatience. Je crois que cette visite se déroulera au cours du mois de septembre afin de préparer une conférence médicale qui aura lieu courant février et mars 2005. Ce sera une bonne opportunité pour moi (…) L’hôpital d’Assouan comprend, pour sa partie psychiatrique (l’autre partie est la toxicologie), seulement 60 lits. C’est un petit nombre en comparaison du million d’habitants d’Assouan. La maladie psychiatrique concerne 3% des habitants (…) soit 30 000 prises en charge contre 60 lits installés à l’hôpital. Soit une chambre pour 5000 malades par an, 14 personnes dans la même chambre par jour. Pour ces raisons, nous avons pris en compte les états de la maladie afin de distribuer les médicaments aux patients à leur maison. L’équipe médicale qui soigne les malades chez eux, comporte un médecin psychiatre, une infirmière et un assistant social. Ce groupe donne une ampoule par semaine à chaque malade chez lui et ce fonctionnement a réalisé plusieurs avantages : la baisse du nombre d’anciens malades qui rendent visite à notre hôpital de temps en temps ; la guérison réalisée auprès de 96% des malades (…), le malade est soigné chez lui et parmi ses parents (…) et trouve que son rôle est important à la maison ou au travail, il trouve que son rôle demeure efficace et fécond ; et un grand nombre de chambres libres à l’hôpital pour recevoir de nouveaux malades. Nous avons pratiqué depuis 1998 cette idée qui ne se trouve dans aucun autre coin de l’Egypte. »

 

02-Gouverneur-15_9_04-La décision a été prise d’organiser à Assouan un congrès de psychiatrie franco-égyptien à mettre au point lors d’un repérage qui va s’effectuer en septembre 2004. Nous rencontrons alors Mr le Gouverneur d’Assouan qui accepte de s’engager dans l’organisation d’un congrès de psychiatrie au palais des congrès de la ville. Et nous met également en rapport avec l’école française d’Assouan qui assure une scolarité en langue française à un grand nombre d’enfants. Il considère ainsi que Psy Cause a un rôle à jouer en Haute Égypte dans le champ de la francophonie. De même, pour faciliter l’accès aux futurs congressistes à un programme égyptologique de qualité, il nous met en rapport avec le responsable local des antiquités. Le Dr Habachi El Gamal considère qu’il n’y a pas lieu de proposer un thème particulier pour le congrès d’Assouan et qu’il convient simplement de dire que c’est un « congrès de psychiatrie », en fait le premier congrès de psychiatrie réalisé à Assouan. Nous en choisissons les langues officielles qui seront le Français et l’Arabe. La salle sera équipée d’un matériel d’interprétariat. L’agence contacte l’interprète d’Alexandrie qui avait assuré une traduction pour le public non francophone dans la Grande Bibliothèque 03-El-Ahramd’Alexandrie.

 

Le Dr Habachi El Gamal explique que notre première visite en octobre 2003 avait eu un effet très positif auprès des autorités de la Province, qui ont réalisé qu’il y a un établissement psychiatrique connu à l’étranger dans la ville d’Assouan. L’enjeu d’un congrès de psychiatrie à Assouan est donc déterminant pour l’obtention de moyens gouvernementaux en rapport avec le projet thérapeutique mis en place. Le Dr Habachi El Gamal obtient la publication dans le journal Al Ahram d’un article sur le congrès.

 

 

 

04-Abou-SimbelÀ son arrivée à Assouan, le groupe des congressistes venus à ce second voyage/congrès en Égypte, visite le 28 février 2005 un établissement en plein chantier de rénovation. Les suites de notre première venue en 2003 sont bien repérables. Ensuite le groupe embarque sur le lac Nasser pour une découverte des monuments nubiens jusqu’à Abou Simbel. Un moment solennel est l’ouverture des portes du temple par le Dr Jean Paul Bossuat, diplômé d’Égyptologie de l’Université Lyon II, juste avant le lever du soleil. C’est à l’aube que les premiers rayons du dieu Rê pénètrent au plus profond du temple.

 

Le groupe est de retour à Assouan pour la journée de congrès du 5 mars 2005. Le compte rendu que nous en donnons est inspiré des actes publiés dans Psy Cause N°40/41, p. 37 à 52, (en ligne sur le site dans la rubrique « anciens numéros »).

 

05-Gouverneur-congresMr le Gouverneur Samir Youssef accueille les congressistes par ces mots prononcés en présence de la télévision : « la première fois que j’ai rencontré le Dr Jean Paul, c’était en septembre dernier lorsqu’il était venu pour préparer ce colloque avec son collègue le Dr Habachi. Je remercie vraiment Monsieur Jean Paul Bossuat parce que nous ne connaissions pas la réalité de l’effort qui est déployé dans l’hôpital psychiatrique qui est ici. C’est l’arrivée du Dr Bossuat qui nous a poussés à nous concentrer sur les efforts de cet hôpital. Il a promis d’organiser ce congrès à Assouan et voilà qu’il tient sa promesse (…) Permettez-moi de remercier le Dr Habachi et son équipe pour tous les efforts qu’ils déploient ici à l’hôpital. Beaucoup de remerciements pour vous qui êtes revenus à Assouan. »

 

Le directeur de Psy Cause évoque dans sa communication l’originalité de la clinique française puis explique son travail au Centre 06-Fessal-Hussein-Osman-5_5_05Hospitalier de Montfavet (Avignon) et fait part de son optimisme sur l’avenir de la psychiatrie en Égypte. Le Dr Habachi El Gamal prend ensuite la parole. Il dénonce dans un premier temps son vécu des hôpitaux psychiatriques du Caire encombrés par les patients chroniques souvent hospitalisés depuis plus de trente années, délaissés par les familles qui n’hésitent pas à donner à l’administration hospitalière de fausses adresses pour ne pas avoir à recevoir le malade chez elles. Il expose ensuite l’approche novatrice à Assouan, centrée sur le soin à domicile. Suit la communication du chef des infirmiers de l’hôpital psychiatrique d’Assouan, Mr Fessal Hussein Osman, lequel introduit son propos ainsi : « Si la profession d’infirmier a une fonction fondamentale dans l’équipe de la psychothérapie à l’intérieur de l’hôpital, son rôle n’est pas moindre dans le traitement du psychotique à l’extérieur de l’hôpital. » Il explique que la livraison du traitement sous forme d’injection à long terme, s’effectue une fois par semaine, le mercredi, par le véhicule de l’hôpital. Cette mission est ardue parce que les patients habitent dans des endroits très dispersés, certains dans des régions montagneuses où la voiture ne parvient pas à pénétrer. Ces services à domicile sont d’autant plus pertinents que « l’hôpital se situe près du Haut Barrage et est éloigné d’Assouan de plus de vingt kilomètres. »

 

En écho à cette communication infirmière égyptienne, suit la communication d’une infirmière de secteur française, Mme Janik Lejeune, qui expose le travail en CMP (à Sénas dans les Bouches du Rhône, service du Dr Jean Paul Bossuat) : « Le CMP est le lieu de l’élaboration du projet de soins du patient. Il est une structure d’accueil et de consultations psychiatriques. Il est animé par une équipe pluridisciplinaire composée de psychiatres, psychologues, assistantes sociales, qui lui consacrent une partie de leur temps professionnel. Des permanences infirmières pour accueillir sont (quand c’est possible) assurées sur place du lundi au vendredi, et une permanence téléphonique en dehors des heures d’ouverture du CMP dans une unité d’hospitalisation plein temps (…) Le CMP développe également le travail en réseau, c’est à dire en partenariat avec les travailleurs sociaux, les associations, les médecins généralistes, les médecins spécialistes, les hôpitaux généraux tout particulièrement au niveau des urgences, les maisons de retraite, les pharmacies, les tutelles. C’est à dire aussi qu’il coordonne les soins et les interventions entre l’intra-hospitalier et l’extra-hospitalier. Il le fait par exemple en participant aux réunions cliniques de synthèse dans les unités d’hospitalisation, ce qui facilite la mise en place du suivi du patient à sa sortie de l’hôpital. En outre, le CMP a en règle générale une mission d’information et de prévention spécialement auprès des groupes à risque : par exemple dans les lycées pour les adolescents, dans les associations qui aident des personnes à la recherche de travail. »

 

Le Dr Pierre Évrard, psychiatre au Centre Hospitalier de Montfavet (Avignon), communique ensuite sur le thème d’une spécificité de la psychiatrie française. Il expose comment la condamnation des conduites ségrégatives de la société à l’égard des malades mentaux a entraîné un renversement de la doctrine Esquirolienne de l’isolement. D’où l’idée de confier à une même équipe la prévention et le soin d’un ensemble géo-démographique à dimension humaine : le secteur. Il insiste sur la position éthique face aux malades mentaux, qui est une spécificité (menacée) de la psychiatrie française.

 

07-Conf-OsirisLes journées suivantes à Assouan seront essentiellement égyptologiques avec la visite des îles d’Éléphantine, de Sehel, et de Philae avec le temple d’Isis. Le soir du 6 mars 2005, le Dr Jean Paul Bossuat présente au groupe des congressistes dans une salle de reunion de l’hôtel, l’état de sa recherche sur le mythe d’Osiris. Une occasion pour tous d’approfondir les connaissances sur la religion égyptienne antique, et de relier des éléments du puzzle égyptien explorés depuis 2003, de Bousiris à Philae. Le soir de la journée de congrès du 5 mars, les congressistes s’étaient retrouvés au mythique Old Cataract pour un apéritif officiel, dans cet établissement où le president français François Mitterrand était venu pour retrouver Isis avant de mourir.

 

08-Ecole-experimentale-de-langue-francaise-8-3-05Un moment important se déroule à Assouan le 8 mars 2005 avec la visite de l’« école expérimentale de langue française » par les congressistes. Nos hôtes mobilisent tout leur corps enseignant, les élèves, pour mettre en scène leur travail et, par notre intermédiaire, étendre la connaissance de leur établissement en France. Des exercices sont pratiqués devant nous, un professeur de musique fait chanter les enfants, le livre d’or est signé en présence de la directrice. Cette école est visitée à l’occasion de chaque déplacement à Assouan, et le sera y compris lors de notre venue dans cette ville en 2007.

 

 

11-CMP-de-Senas-8_9_05Le congrès d’Assouan, second congrès international de Psy Cause (dix congrès internationaux ont été réalisés à ce jour), est suivi d’échanges réguliers franco-égyptiens. Les trois premières semaines du mois de septembre 2005, le Dr Habachi El Gamal effectue un stage au Centre Hospitalier de Montfavet sur invitation de Mr Gérard Mosnier, son homologue directeur de l’établissement. Ce stage sera évidemment tout particulièrement centré sur le service du directeur de Psy Cause, le Dr Jean Paul Bossuat. Il pourra ainsi retrouver des communicants avignonnais venus à Assouan (le Dr Pierre Évrard, Mme Janik Lejeune), connaître le fonctionnement et les référentiels de soins d’unités d’hospitalisation temps plein, d’hôpitaux de jour et de CMP dont celui de Sénas. Il réalise avec sa caméra un reportage pour ses équipes soignantes égyptiennes. Il s’attarde en particulier, dans une unité de patients au long cours, sur les attitudes des infirmiers à l’égard des patients, dans une visée didactique.

 

 

 

09-Habachi-dans-son-cabinet-17_4_06En avril 2006, le directeur de Psy Cause revient à Assouan pour retrouver le Dr Habachi El Gamal dans un cadre à la fois professionnel et amical. Ce déplacement est l’occasion de rencontrer le directeur de la santé de la Province d’Assouan qui exprime vis à vis de Psy Cause sa satisfaction de constater qu’il ne s’est pas agi d’une action ponctuelle car il y a un suivi sur plusieurs années dont les résultats positifs sont visibles dans sa ville. L’Hôpital Psychiatrique d’Assouan vient de recevoir une haute distinction, un prix d’excellence qui n’est pas habituellement décerné à un établissement de cette spécialité. Il continue à recevoir des crédits nouveaux pour mieux remplir sa mission. Et les autorités politiques ont été sensibilisées à la psychiatrie. Ce voyage de printemps à Assouan est également l’occasion de rendre une visite de courtoisie à l’école expérimentale de langue française et de préparer avec le réceptif local la venue d’un groupe de professionnels en 2007 dans le cadre d’un voyage d’étude Psy Cause.

 

En avril 2006, le Dr Habachi El Gamal et le directeur provincial de la santé, nous ont également informé de l’invitation égyptienne pour des paramédicaux du Centre Hospitalier de Montfavet, à effectuer un stage à l’Hôpital Psychiatrique d’Assouan afin d’approfondir les échanges des pratiques. Ce stage se déroule du 8 au 17 janvier 2007 et un compte rendu mis en forme par Mme Anne Rivet, rédactrice de Psy Cause, en est publié dans la revue N°47 p. 35 à 38 (numéro en ligne sur le site dans la rubrique « anciens numéros »).

 

10-Rivet-Assouan-janvier-2007Quatre paramédicaux composent la délégation : deux psychologues Mmes Anne Rivet et Geneviève Badoc et deux infirmières Mmes Janik Lejeune et Michèle Gay. Le compte rendu précise que c’est en remerciement de son invitation au Centre Hospitalier de Montfavet en septembre 2005, que le Dr Habachi El Gamal « a proposé au Dr Bossuat d’inviter, durant dix jours, quatre membres de son service à l’Hôpital Psychiatrique d’Assouan. » Mme Anne Rivet écrit : « L’Hôpital Psychiatrique d’Assouan est l’un des quatre hôpitaux psychiatriques d’Égypte, les trois autres étant situés dans la capitale, Le Caire. La distance entre Le Caire et Assouan est d’environ 1000 km. Il couvre donc une zone géographique très étendue. » Il est d’ailleurs confronté aux décompensations des touristes étrangers principalement à Louxor, pour lesquels l’établissement a autonomisé une section payante particulière. Le compte rendu rapporte le cas clinique d’une touriste anglaise hospitalisée durant la présence des quatre stagiaires. Les visites à domicile qui sont le pilier des soins de l’établissement, retiennent l’attention des auteurs. L’établissement est de bonne qualité sur le plan des locaux et n’est pas surchargé en patients. Le seul problème non résolu est celui du manque de personnel hautement qualifié. Il n’y a que deux médecins à mi temps, l’autre mi-temps étant consacré au travail en cabinet privé. « Actuellement, l’état égyptien mène une enquête auprès des médecins pour évaluer le salaire correspondant à un travail à temps plein à l’hôpital. En effet, au vu du faible salaire des médecins hospitaliers, l’Égypte en manque cruellement. Ces médecins partent exercer à l’étranger, notamment en Arabie Saoudite où leurs salaires sont très largement supérieurs. À l’hôpital d’Assouan, il n’y a pas de psychologue, ni d’assistante sociale. Le Directeur, du gouvernorat, des affaires sanitaires d’Assouan espère que la visite d’équipes étrangères soutiendra le financement de l’état pour la formation et l’embauche de personnel spécialisé. »

 

Le compte rendu conclut : « Aujourd’hui, l’Hôpital Psychiatrique d’Assouan est en pleine modernisation avec la mise en conformité des bâtiments (…) Au delà de l’aspect matériel, les difficultés sont concentrées autour de la demande formulée par le Dr Zahraa (assistant du Dr Habachi El Gamal), que nous pourrons très prochainement retourner à l’Hôpital d’Assouan afin d’y dispenser des formations aux infirmiers, notamment autour de ce qui fait défaut dans leur cursus de base : la clinique relationnelle et la psychopathologie (…) Notre immersion complète dans la vie de l’hôpital nous a permis d’observer les liens entre patients, soignants et familles, qui vivent tous au même rythme dans un esprit communautaire, emprunt de joie de vivre et de détente… Nous avons eu l’impression très forte que la psychiatrie égyptienne faisait de la psychothérapie institutionnelle sans le savoir. »

 

12-Felouque-29.10.07En octobre 2007, arrivent à Assouan les participants au séminaire Psy Cause « Le deuil et la perte d’objet ». L’argument scientifique précise : « La civilisation égyptienne antique est dans l’histoire de l’humanité, le plus ancien témoignage d’une réflexion approfondie sur le traumatisme du deuil et la question de la perte d’objet. Le mythe d’Osiris connu dès les textes des pyramides au milieu du troisième millénaire avant notre ère et qui fut au temps des Romains décliné dans les temples d’Isis disséminés dans l’ensemble du monde civilisé (…), aborde des thèmes aussi essentiels que le morcellement, la création par Isis du phallos en remplacement du pénis perdu, la privation de la veuve, etc… Un papyrus du Moyen Empire, « Le dialogue d’un désespéré avec son âme », traite de la dépression et du suicide. Des dispositifs funéraires multiples ont été inventés pour assurer aux défunts et donc aux vivants, une victoire sur la mort et la séparation. Le pharaon Ramsès II fut, à travers sa momie, reçu à Paris avec, à sa descente d’avion, les honneurs de la Garde Républicaine. » (Psy Cause N°46, page 52). Le volet égyptologique de ce séminaire est donc directement relié au thème scientifique. Des échanges et des causeries se dérouleront lors de la croisière en felouque sur le Nil, de plusieurs jours et à la belle étoile, d’Assouan au Gebel Silsileh.

 

13-Hopital-psy-27.10.07Une journée entière d’échanges avec les professionnels de l’hôpital psychiatrique d’Assouan se déroule le 27 octobre 2007. Cette visite permet de mesurer le chemin parcouru par l’établissement depuis quatre ans (depuis 2003). Nous ne mesurons pas à ce moment là l’impact au niveau national égyptien de ces échanges bilatéraux. Or en février 2005, le Dr Nasser Loza est chargé de la psychiatrie au ministère égyptien de la santé. Les échanges franco-égyptiens d’Assouan sont bien évidemment pour lui une source d’inspiration. En 2009, il est l’auteur d’une loi sur la santé psychique mettant l’accent sur les soins communautaires et révolutionnant les pratiques des grands asiles cairotes. En 2011, les révolutions du printemps arabe bouleversent l’Égypte et amènent les Frères Musulmans au pouvoir. En 2013, dix millions de manifestants rejettent la politique de ces derniers et provoquent leur chute.

 

Dans un courriel en date du 24 novembre 2014, notre partenaire Morgan Tours, en réponse à une demande de notre part sur une faisabilité de la destination Égypte selon les souhaits de nos amis psychiatres marseillais, écrit : « À ce jour, aucun tour opérateur ou voyagiste, soucieux de la sécurité de ses clients, ne s’engage à proposer cette destination. Il est difficile de connaître la position adoptée dans quelques mois. De ce fait, il vaut mieux prévoir cette destination en 2016, 2017 quand la situation sera totalement stabilisée. Nous ne voulons courir aucun risque, si minime soit-il. » Dans un premier temps, il conviendrait donc de commencer par restaurer les liens interrompus.

 

Jean Paul Bossuat

Écrire les chiffres et les lettres apparus ci-dessous, dans le rectangle en dessous